Activités de recherche-action : intelaugment

En qualité de Chargé de mission pour le Département de la Gironde je contribue à une politique publique d’emploi culturel dénommée PLACE, financée par le Département de la Gironde avec le soutien de financements européens (FSE) j’adjoint à ma responsabilité de coordinateur des parcours des participants à PLACE le pilotage d’actions de Recherche et Développement voir https://intelaugment.hypotheses.org/

En collaborant avec des Universitaires, sur la période 2019-2023, dans le cadre de la gestion de l’action PLACE gironde.fr/place, nous avons apporté plusieurs améliorations, pour une intelligence augmentée par un recours à une modélisation permettant de mobiliser des outils numérique pour accompagner en ligne des parcours personnels de progression professionnelle. Les résultats obtenus durant ces années ont été présentés dans le cadre d’une démarche de valorisation par le réseau des Collectivités territoriales Idealco mise en oeuvre en 2023, accessible ici.

En ce début d’année 2024, année d’achèvement des 3 années de Contrat Cifre de Séphora El Haik nous sommes amenés à faire porter désormais notre questionnement sur la méthode et les moyens d’identifier et de surmonter certaines limites constatées lorsqu’on recourt à une interface numérique censé : d’une part, faciliter la participation à l’action PLACE ; d’autre part, favoriser l’ajustement aux situations des personnes.

Séphora El Haik finalise un travail d’expérimentation et d’analyse critique du recours à des Référentiels (dont celui des compétences numériques : Digcomp ) pour appliquer des typologies de situation dans le but : d’une part, de concevoir et d’organiser au mieux un ensemble de soutiens au développement professionnel apportés aux personnes, au plus près de leurs situations; d’autre part d’orienter les personnes participant à PLACE vers les types de soutiens programmés.

On comprend que ce travail soulève des enjeux relatifs aux arrière-plans théoriques et aux démarches méthodologiques qui permettent d’assurer la définition d’un ensemble d’éléments constituant les différents types d’étapes de progression, avec une visée d’exhaustivité permettant de traiter toutes les situations avec un système cohérent de soutiens proposés au regard des étapes à franchir.

Ainsi un travail de typologie est à réaliser : au niveau des différentes dimensions de progression professionnelle ; à l’intérieur de chaque dimension, différents types pour d’étapes de progression ; pour chaque étape de progression, la qualification d’une : situation de départ , puis d’une situation d’arrivée…

Justement pour éviter qu’une Modélisation du traitement des situations personnelles prive les personnes d’une facilité d’expression (la personne devant être capable d’exprimer son besoin selon les éléments de langage utilisés par la typologie) on constate que l’on doit éviter de prédéfinir une typologie pour qualifier les différents vécus personnels associables à des : besoins, difficultés, manques, attentes, souhaits ou encore aspirations… à progresser sur tel ou tel plan.

Pour autant il faut justement sur ce plan une méthodologie de questionnement des personnes avec usage de ce type d’éventail de mots précédemment utilisés : besoins / difficultés /manques / attentes / souhaits / aspirations… Le but est de chercher à formuler les questions de manières à ce qu’elles soient : compréhensibles et traitables en langage naturel, traitables ultérieurement par le système d’action administratif, mais également exploitables avec les partenaires des démarches de recherche-action en cours.

Au moment de qualifier et de modéliser le traitement des propos tenus par les personnes permettant de préciser les « Situations de départ », il faut une méthodologie de traitement des propos tenus (par la personne concernée ou par un accompagnant) avec une différenciation des propos ayant valeur de diagnostic, propos pouvant être : exprimés par la personne, identifiés par la personne ou par l’accompagnant, exprimé à la personne par l’accompagnant, reconnus comme valable par la personne concernée, traduite par la personne concernée en action ou démarche à mener, traduite par l’accompagnant en action ou démarche à mener, appropriée par la personne comme une chose à traiter par une action ou une démarche à mener…

En vis-à-vis de ce travail, il faut catégoriser de manière similaire les différents soutiens : des soutiens à apporter par les moyens de PLACE, des soutiens pour lesquels orienter vers qui de droit, des soutiens à traduire en engagement par les personnes concernées elles-mêmes. Chacun de ces soutiens est lui-même défini en vis-à-vis d’une ou plusieurs choses : besoins auxquels répondre, difficultés à surmonter, manques à combler, attentes auxquelles répondre, souhaits à réaliser, aspirations à traduire en réalité…

Hormis l’effort de personnalisation, le principe de réalité socio-administrative et financière du dispositif nous demande de justifier chaque participation à PLACE par des efforts d’accès à des opportunités d’activités rémunérées déclarées.

Ainsi lorsque nous catégorisons et appliquons nos typologies de situations nous sommes conditionnés par la nécessité de nous référer à des standards de situations professionnelles.

L’enjeu central dans la conception, l’évaluation en continu, l’amélioration et la re-conception (« redesign ») de dispositifs à vocation de développement social comme PLACE réside bien dans la capacité à concilier deux objectifs : _ d’une part optimiser la gestion de finances publiques en répondant à des obligations d’applications de rationalités et d’efficience (rapport coûts/résultats) ; _d’autre part d’appliquer des méthodologies de traitement personnalisé des situations, en utilisant des moyens de langage formulant et reformulant les enjeux de progression, pour favoriser la compréhension et la prise de parole de chacun, au plus près des situations vécues par les personnes.

Ainsi, d’ores et déjà il apparaît que nous avons configuré une utilisation du Référentiel DIGCOMP pour correspondre avec des connotations sur les situations impliquées telles que les buts de PLACE nous incitent à les définir.

Catégoriser une personne comme Débutante dans ses usages du numérique lorsqu’elle est situation de départ à l’entrée dans PLACE d’être : en manque d’autonomie dans ses usages quotidiens des outils numériques.

Catégoriser une personne comme Usagère lorsqu’elle est situation de départ à l’entrée dans PLACE d’être : en autonomie dans ses usages quotidiens des outils numériques, mais sans une maîtrise complète des outils requis dans l’exercice courant de l’activité profesionnelle dont elle veut retirer des rémunérations déclarées.

Catégoriser une personne comme Professionnelle lorsqu’elle est situation de départ à l’entrée dans PLACE d’être : en autonomie dans ses usages quotidiens et dans les outils requis par l’exercice courant de son activité professionnelle, mais pouvant développer des capacités d’expertise utiles pour son développement professionnel.

Catégoriser une personne comme Experte lorsqu’elle est situation de départ à l’entrée dans PLACE d’être : en autonomie dans ses usages quotidiens personnels et professionnels, ayant développé des capacités d’expertise utiles pour son développement professionnel. Soit cette personne n’a pas besoin de soutiens au développement de ses compétences numériques, soit elle est intéressée par développer plus d’expertise, ou de nouvelles expertises, pour les mettre à un niveau de savoir-faire permettant de dégager des rémunérations de l’exercice de ces compétences.

La PLAteforme de Coopération pour l’Emploi culturel accompagne des personnes avec une approche globale et coordonnée, centrée sur chaque participant et en favorisant les entraides, depuis 2015, des personnes qui développent des projets, des propositions, des offres de services ou de compétences professionnelles dans les arts, la culture, le patrimoine, l’économie créative en Gironde. L’action PLACE est en cours de re-programmation pour les années 2023-24-25.

Cette base d’activité me permet de prolonger des démarches d’intervention-recherche (qu’elles soient ou non explicitées comme telles) avec plusieurs orientations et lignes directrices :

  • Expliciter des modalités d’intervention-recherche en socio-économie esthétique permettant de préciser des conditions de viabilité d’activités proposant des expériences de valeur artistique et/ou culturelle auprès de publics, participants, clients, financeurs…
  • Identifier le rôle des innovations et du développement des compétences de gestion d’une présence active et régulière sur le web en tant que moyens de viabiliser des offres et propositions artistiques et culturelles.
  • Définir, tester, vérifier comment telles conditions de viabilité d’activités artistiques et culturelles sont favorisées par des mise en synergie de politiques publiques avec des modalités privées de valorisation : de contenus d’expérience,  de dynamiques et de liens sociaux, de contenus d’apprentissage et d’expérience, de produits et services, d’images et de facteurs d’attractivité de territoires, d’images et dynamiques internes d’organisations ou d’entreprises…
  • Poursuivre – dans le cadre d’accompagnement personnalisée et d’efforts de coordination autour des personnes – une approche personnaliste et social-pragmatiste de l’activation de développement (associant potentialisation de situations & actualisation de potentialités),
  • Tester, renouveller et améliorer des modalités d’intervention en faveur de dynamiques d’entraide, demande insistante des participants au précédents programmes PLACE (2015 à 2020),

La démarche consiste à associer les personnes : _des participants développant leurs activités et _des contributeurs à leurs efforts. Ces activités sont basées sur des pratiques créatives (de la musique, du mouvement, du chant, du dessin, de la création plastique et audio-visuelle, de l’écriture, de la performance poétique et littéraire…) s’appuie sur des questionnements [qui ont leurs arrière-plans méthodo-critiques créatifs] sur la viabilité des dynamiques créatives qu’ils cherchent à faire exister (durablement ? et si oui sur quelle durée ?).  Chaque orientation de développement est envisagée comme s’inscrivant dans un continuum entre les domaines de l’art, de la culture et/ou de l’économie créative. Les activités peuvent être pensées et développées comme exclusivement « culturelles » ou bien s’insérer dans et/ou interagir avec les entreprises de production ou de services (y compris financiers), les réseaux inter-entreprises, l’économie sociale,  l’action sociale, l’éducatif, le mieux-être. La dimension financière est omniprésente mais considérée comme une dimension dans un contexte de pensée et d’action multidimensionnelle.

Tel projet est envisagé comme : a] porté par un sujet (qui peut prendre une forme collective) porteur d’une parole et d’un rythme proposant un discours vibrant à des publics réceptifs  – b] produit et s’appuyant sur une dynamique caractérisée comme un agencement de facteurs : [identité(s)/projet(s)], [rencontre(s)] , [pensée(s)/propos], [pratiques], c] intéragissant , tel un organisme, avec son environnement avec lequel il échange des ressources vitales.

Chaque dynamique est accompagnée, activée [des interventions] en même tant qu’examinée et évaluée [ce qui a valeur de recherche réflexive pouvant être support de projets de publications].

L’intervention-recherche cherche à aider à connaître pour agir, et à aider à agir en mobilisant des connaissances, pour choisir des interventions sur ces facteurs, en conscience de leurs : valeur, efficacité, coût et pertinence (y compris esthétique) :

– capitaliser une connaissance et une affirmation de la valeur et du sens associé(s) à être/faire soi (personnellement ou collectivement) [identité(s)/projet(s)]

– s’appuyer sur et favoriser la rencontre de publics et de partenaires de la création et diffusion des supports d’expression [rencontre(s)]

– donner l’occasion d’une réflexivité s’explicitant en pensée de soi (personne/collectif) et des autres (personnes/collectifs) et de ces oeuvres créatives que l’on présente dans des textes et sous-textes accompagnant les propositions créatives [pensée(s)/propos]

– prendre appui sur et revenir toujours à des pratiques inaugurales qui peuvent/doivent être approfondies, questionnées, configurées/reconfigurées et développées comme telles en tant qu’elles font l’art (l’art ne peut pas ne pas être un faire ; même lorsqu’il est « immatériel », comme chez les conceptuels, il est support d’un faire , qui, chez eux est un faire penser)  [pratiques] ( à noter que le facteur [pratiques]  est à la fois dernier et premier dans le cercle vertueux créatif).

Parallèlement à cette activité, je suis devenu propriétaire de terrains (au sens foncier du terme), terrains d’autres expériences, pratiques et expérimentations de plusieurs fondamentaux anthropologiques, esthétiques, politiques et socio-économiques , via des dynamiques et des liens actifs et coproductifs : au sol, au végétal et à l’animal et au technico-économique dans des démarches d’éco-culture, d’éco-élevage  et d’éco-agro-tourisme ( coproduire des plantes et des animaux valorisables comme des produits agroalimentaires et des espaces avec valeur d’accueil en agro-tourisme ) éclairés par les héritages (questionnés et assumés dans leurs dimensions imaginaires stimulant la créativité et la réflexivité) de fondamentaux anthropologiques (dont l’approche goethéenne).

Parcours antérieur : 

Pendant 15 ans, de 1993 et 2008  j’ai pris appui sur mes activités de Consultant, indépendant et pour le Creder ; et d’Enseignant-Chercheur, pour les Universités de Bordeaux, Montesquieu & Montaigne, de San Marcos (TX) , de Suffolk (Boston) et de Toulouse, pour traiter de l’actualité des acquis du social-pragmatisme et de leur applicabilité aux nouvelles économies collaboratives et créatives, à l’engagement citoyen y compris entrepreneurial et à la co-administration publique – ce que j’ai pu faire en bénéficiant d’une collaboration étroite avec le Pr Patricia Shields de Texas State University (qui fait partie – au tournant du XXIe siècle – des pionniers dans le domaine). Une thèse en 2001 en communication & management appliqués à l’activation des potentiels de développement social, organisationnel et territorial, ainsi que diverses activités de recherche ont conforté ces acquis. À partir de de 2008,  je me suis investi, en tant que professionnel privé répondant à des marchés publics, dans le cadre des actions  du Département de la Gironde qui a une politique particulièrement innovante dans le domaine, et avec le soutien de financements européens (FSE) dans plusieurs cycles de projets d’activation des potentiels socio-professionnels de personnes et de structures qui font l’Economie créative de la Gironde. Avec une pleine participation à un programme similaire du Ministère de la Culture et d’Audiens en Île de France, avec contributions à des projets du Département de Paris et du Studio des Variétés.