Innover et s’entraider dans sa vie digitale et physique.

ACTUALITÉ (automne 2023)  : dans le prolongement de la réalisation au sein du Département de la Gironde 2020 d’un programme de  Recherche & Développement pour l’action PLACE https://www.trophees-idealco.fr/projet/plateforme-de-cooperation-pour-lemploi-culturel-place/ visant à apporter des innovations et des améliorations à la gestion de la plateforme de développement de l’emploi culturel www.gironde.fr/place , voir https://intelaugment.hypotheses.org/ , j’ai repris des activités de recherche au sein du MICA Université Bordeaux Montaigne https://mica.u-bordeaux-montaigne.fr/capes-david/ et  j’ai publié à la fin de l’année 2021 un article synthétisant les apports de la démarche R&D sur le soutien à la présence active dans le cyber-espace de profils socio-esthétiques, en utilisant des concepts et orientations issus de Gaston Bachelard, article paru dans les Cahiers Gaston Bachelard N°17 Ce que le numérique fait au langage

Dans le champ de l’Entraide, une collaboration étroite et productive avec Jacques Limoges (Université de Sherbrooke, Québec, canada) a permis de reprendre et actualiser avec lui des outils d’accompagnement : 1_à la prise de conscience de la place de l’entraide dans nos activités et 2_aux moyens de développer des compétences de connaissance et mobilisation de soi et de ses relations dans le contexte de dynamiques d’entraide; des dynamiques d’entraide qui peuvent être celles auxquelles on participe, mais aussi celles que l’on cherche à favoriser et organiser. Voir sur le site de Jacques Limoges : https://jacqueslimoges.com/?page_id=6 Par ailleurs un travail en cours d’explicitation et de formalisation de Catégories Opérationnelles pour la configuration Logique & Ergonomique d’une Plateforme Numérique d’Entraide pour l’emploi culturel a été favorisé par ma participation à Montréal en décembre 2019 aux cessions préparant des tests de lexiques ieml avec Pierre Lévy : https://pierrelevyblog.com

ITINÉRAIRE : Je suis engagé depuis le début des années 1980 dans la conception et la mise en œuvre de projets de soutien au développement social, culturel, professionnel, organisationnel, territorial… comme consultant, militant, micro-investisseur, porteur de part, porteur de voix, enseignant, chercheur, agent public, citoyen, consommateur, membre de groupes familiaux et amicaux … mes engagements sont – alternativement ou simultanément – professionnels et bénévoles. En arrière-plan de certains de mes engagements, je pratique une réflexivité créative et critique (autant que possible explicitée et développée dans des projets de recherche-action collaborative multidisciplinaire).

De ce point de vue, mes engagements – comme ceux des autres collaborateurs – peuvent être considérés, analysés, améliorés en tant que « propositions de pensée » « propositions de méthode » « propositions d’action » qui ont en arrière-plan des « hypothèses opératoires de production de valeur » (que ces arrière-plans soit ou non explicités).

Un engagement visant développement humain peut être considéré comme une  « activation de potentiels de développement ».

Une activation de potentiels peut contenir deux mouvements : _ la potentialisation de situations & _ l’actualisation de potentialités.

Cette tension créative entre potentialisation et actualisation est décrite dans ma thèse soutenue en 2001 à l’Université Montaigne qui prolonge les travaux de personnalistes et de pragmatistes sociaux, spécialement ceux de John Dewey : https://www.theses.fr/059217456 .

Je cherche aujourd’hui plus particulièrement à questionner théoriquement et à tester pratiquement comment on peut favoriser et maintenir des dynamiques d’entraide, et, en suivant, comment certaines de ces dynamiques peuvent être aidées à se prolonger dans des activités socio-économiquement viables et durables. Ma contribution à la R&D de l’opération www.gironde.fr/place me permet d’inscrire ce travail dans le concret du codesign et de la mise en oeuvre et amélioration en continu d’une politique publique.

L’exigence d’explicitation de l’expression « on peut » dans : « comment peut-on favoriser et maintenir des dynamiques d’entraide ? » soulève la question d’un pré-existant à l’entraide : _un « mouvement naturel » ? (dont la « naturalité » reste à préciser…) VS _une institution ? (le plus souvent aujourd’hui un système multi-institutionnel complexe à démêler… )

On peut envisager les phénomènes que l’on peut nommer : « dynamique d’entraide »  :

  • d’une part comme relevant d’un « mouvement naturel » qui prendrait ensuite une forme d’institutionnalisation, possédant sa dynamique propre, cette forme instituée pouvant prendre le pas sur la dynamique « spontanée », la démarche de soutien aux dynamiques d’entraide se limitant à proposer des soutiens pouvant être apportés aux entraides pré-existantes à l’action publique,
  • d’autre part comme découlant de conditions créées par des dynamiques institutionnelles pré-existantes, la démarche d’action publique à privilégier consistant à favoriser et à maintenir durablement les dynamiques à l’oeuvre, en surveillant les risques d’emprise, de manipulation et d’excès de contrôle sur les interactions,  qui produiraient des résultats contre-productifs. 

La dynamique d’entraide d’origine institutionnelle ne fait-t-elle pas finalement autre chose qu’assurer une instrumentalisation temporaire des dynamiques interpersonnelles et sociales, ces dynamiques ne durant que le temps du « projet » raconté comme une entraide « spontanée » alors qu’elle n’existe qu’initialisée par une institution (ainsi à la place de la fiction d’un « projet », on peut considérer qu’on a plutôt à faire à un agrégat d’intentions et d’ajustements personnels avec des procédures politico-juridico-administratives qu’elles soient publiques ou privées… ).

Dés lors, une question de méthode : quelles sont les positions, les principes et les pratiques qui peuvent réussir à promouvoir et à maintenir une synergie entre deux dynamiques en présence : une entraide institutionnalisée et une entraide qui relèverait d’un « mouvement naturel » ?  Cette question résultante d’une réflexion à partir du mot et du concept d’entraide ravive le contexte sociopolitique et philosophique qui l’a vu naître : le mot « entraide » ayant été inventé au XIXe siècle par Elysée Reclus pour traduire « mutual help » chez Kropotkine penseur et activiste de la coopération biosociale.  Une forme de re-lecture réflexive et contextualisée s’impose.